Nos 10 conseils pour écrire votre propre roman «Mommyporn»

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Mommyporn

La littérature érotique vous a toujours attiré(e) ? Vous trouvez 50 nuances de Grey vraiment trop soft et sage ? Vous êtes décidé(e) à écrire le prochain best seller sadomasochiste pour épicer la vie sexuelle de millions de lectrices ? Voici 10 conseils qui vous aideront à rédiger votre vos propres fantasmes acrobatiques.

Qu’est-ce que c’est la tendance du « Mommyporn » ?

Littéralement, « Mommy Porn » signifie « porno pour maman ». Et même s’il est pénible d’imaginer sa maman en train de se gorger de livres érotiques une fois dans le secret de sa chambre à coucher, il n’empêche que la tendance s’est installée auprès des femmes au foyer, ménagères de moins (ou de plus) de 50 ans, qui sont la cible de cette littérature.

Le « Mommy Porn » se résume à une lecture mi-érotique, mi-romantique, avec un soupçon bien mesuré de pornographie soft. Rien de bien nouveau, allez-vous me dire. Il est vrai que ce genre littéraire existe depuis longtemps – regardez Emmanuelle, adaptée tant de fois sur grand écran. Mais il restait plutôt discret, condamné, comme les récits cochons de la collection Harlequin, à être lus à la maison.

C’est le roman – puis la trilogie – de l’auteure anglaise E.L. James, 50 nuances de Grey, qui a brusquement donné de la visibilité à un genre traditionnellement timide. On n’a jamais vu autant de lectrices (car, oui, on parle bien de lectrices en majorité) bouquiner du salace en public et sans même une rougeur au visage.

50 nuance de Grey

Le « Mommyporn » : un genre bien-aimé mais mal nommé

La dénomination « Mommy Porn » a toutefois ses limites. Rarement un genre aura semblé aussi ambigu que réducteur pour son public cible. Quelque part, le genre dénigre la vie sexuelle des mères au foyer passé 40 ans, qui de fait sont toutes considérées a priori comme étant des frustrées chroniques avides d’une sexualité plus épanouie.

C’est sans doute vrai pour certaines, vie familiale oblige, mais il existe certainement quantité de femmes jeunes, et même d’hommes de tous âges, qui pourraient bien avoir envie de bouquiner du gentil porno à l’occasion, histoire de se donner des idées ou de calmer cette intense brûlure dans le bas ventre.

D’autant que ces romans (50 nuances de Grey, Délivre-moi, Après…) qui fleurissent sur les étalages mettent en scène des héroïnes jeunes, sveltes, inexpérimentées et délicieusement sottes. Pas facile pour la ménagère de s’identifier au modèle, non ? Et puis quoi, la vie sexuelle n’est pas limitée aux jeunes vierges effarouchées auxquelles un sale gosse apprend la vie en leur mettant des fessées déculottées.

Le « Mommyporn » : Le Kama Sutra pour les Nuls

De fait, si le « Mommy Porn » a bien un avantage, c’est qu’il contribue à booster la libido de toutes ses lectrices, quel que soit leur âge. Le premier effet de la lecture est un plaisir un peu coupable, mais terriblement excitant. Et le second ? Une folle envie de prouesses sexuelles inspirées des grivoiseries les plus inexprimables.

La plupart du temps basé sur des pratiques charnelles que l’on pourrait volontiers qualifier de « déviantes » (suivant les pratiques de chacun), mais que les lectrices dévieraient bien à leur avantage, le « Mommy Porn » fait l’apologie d’un sadomasochisme soft. Des trucs qu’on n’est pas censé faire tous les soirs entre les couches pour bébé et les dîners en famille.

Néanmoins, le « porno pour maman » n’a pas l’apanage de la littérature lubrique. Depuis toujours, les auteurs nous gratifient de leurs fantasmes licencieux avec parfois une crudité qui renvoie les avatars du « Mommy Porn » au rang de fascicules pour minettes. La liste des livres érotiques plus affriolants que 50 nuances de Grey est longue – et croyez bien que ce sera autre chose qu’une paire de menottes et quelques coups de cravache.

50 nuances de Grey 2

Voici nos 10 conseils pour écrire dans le style du « Mommyporn »

Maintenant que vous savez tout du « Mommy Porn », ne soyez plus timide et lancez-vous dans votre propre roman érotique ! Ces 10 conseils sauront vous aider à trouver la bonne position… pardon, le bon ton :

  • Inventez une histoire simple, un peu débile, mais passe-partout. Elle peut se dérouler dans une grande ville, sur un campus ou dans un hôpital. L’important, c’est que les héros se rencontrent. Et qu’ils fassent du sexe.
  • Créez un héros jeune et beau. Ah oui : et riche. Et beau – mince, on l’a déjà dit. S’il est intelligent en prime, ce n’est que du bonus. Mais soyons honnête, ici, c’est la taille qui compte : celle du portefeuille et celle du (censuré).
  • Créez une héroïne jeune aussi, jolie également, vierge si possible, étudiante c’est l’idéal, et tant qu’à faire un peu maladroite pour qu’elle puisse se vautrer devant le héros lors de leur première rencontre. Comme on dit : femme qui tombe… eh bien, retombe.
  • Pensez à donner à votre héros masculin un caractère dominateur (il faut qu’il contrôle la demoiselle), de mauvais garçon (un bon gros tatouage, ça fera un détail à rappeler toutes les cinq pages), et surtout un passé traumatique. Genre : il avait trop peur de prendre l’avion parce que la forme du fuselage lui rappelait une (censuré).
  • Privilégiez une héroïne naïve et inexpérimentée, dont le héros se chargera de l’éducation sexuelle. Insufflez une dimension pédagogique à votre ouvrage et, dans les interviews que vous donnerez, citez L’Éducation sentimentale de Flaubert comme inspiration lointaine. La classe.
  • Émaillez votre vocabulaire de mots crus. Le sexe, ça se raconte avec des mots crus. Oubliez les phrases du siècle dernier type « sa virilité s’exprimait inopinément ». C’est un roman érotique, d’accord, mais aussi un peu porno. PORNO.
  • Faites preuve d’imagination ! Votre livre aura pour but de raconter des parties de jambes en l’air, de l’amour, des parties de jambes en l’air, du romantismes, des parties de jambes en l’air. Bref, il va falloir inventer tout plein de cochonneries. Que vous pouvez tester avant, oui.
  • Faites durer l’intrigue sur plusieurs volumes, au moins le temps d’une trilogie ; comme ça, vous produisez chez vos lectrices une forme d’accoutumance. Même si, à la base, votre histoire aurait à peine tenu sur le dos d’un paquet de céréales.
  • Inspirez-vous d’un livre ou d’un film que vous avez aimé : on appelle ça la « fan fiction ». E.L. James a écrit 50 nuances de Grey parce qu’elle adorait Twilight et voulait en rédiger une version plus explicite. Anna Todd s’est lancée dans sa saga Après en prenant pour modèle le chanteur du groupe One Direction. Mais surtout, ne racontez ça à personne : c’est complètement grotesque.
  • Enfin, soignez le titre et la couverture. Le titre doit être malin et ridicule à la fois, facile à retenir. Faites des mélanges : Les 69 mercenaires ou Le retour d’Al Capote. Les titres avec chiffres et couleurs marchent bien, sinon : 12 dégradés de marron. Et pour la couverture, optez pour une image à la fois figurative et évocatrice : une braguette (plutôt ouverte), un gros plan sur une zone érogène (sein, pied, oreille), ou pourquoi pas un objet sexuel. Ayez simplement conscience qu’un vibromasseur rose fluo en première page risque de gêner l’acheteuse à la caisse du supermarché.

Si, avec ces conseils, vous n’écrivez pas le prochain best seller du « Mommy Porn »… Eh bien, au moins, ça vous aura donné des idées !


« Mommy porn » : le livre érotique pour maman… de Quejadore

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