Manger des insectes pour sauver la planète, ça vous tente ?

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Avez-vous déjà entendu parler de l’entomophagie ? Derrière ce nom quelque peu savant, il faut comprendre la consommation d’insectes dans l’alimentation. L’idée peut sembler saugrenue pour nous, européens, habitués à la saveur des viandes bovine, porcine ou encore à la volaille… Mais pour plus de 2 milliards d’être humains, cette pratique alimentaire est déjà une norme. Et si l’on se réfère aux études menées par la FAO, l’entomophagie pourrait bien constituer la pratique alimentaire la plus répandue de la planète d’ici quelques années (fao.org). Mieux, la consommation d’insectes serait un moyen d’assurer la survie de notre espèce et de la planète. Intrigant, n’est-ce pas ?

L’entomophagie, une pratique gustative et nutritive

Gourmets, amateurs de bonne chère, la première question qui occupe notre esprit, est celle liée à notre palais. Et, il faut bien l’admettre, la perspective de manger grillons, criquets, scarabées et autres sauterelles, ne suscite pas d’emblée un engouement. Pire, beaucoup de personnes sont écœurées par la simple idée qu’ils puissent être consommés. Pourtant, en Europe, nous ingurgitons déjà 500g d’insectes par an dissimulés dans des aliments comme le pain ou les céréales.

De plus, avec plus de 1500 espèces comestibles, l’entomophagie offre un large panel gustatif très apprécié par ses consommateurs. Nombre de ses défenseurs affirment ainsi que cette habitude alimentaire s’explique surtout par la qualité des aliments plutôt que par tradition ou manque de nourriture. Dernier argument pour les consommateurs français qui seraient encore dubitatifs. A l’approche des fêtes de Noël la tradition fait que nous mangeons souvent des escargots. Cette consommation de mollusques, peu engageant d’aspect, ravie pourtant les papilles des plus téméraires d’entre nous qui ont su se laisser tenter.

Si vous n’êtes toujours pas convaincus par les qualités gustatives des insectes, peut être vous laisserez-vous convaincre par leurs vertus nutritives. Les insectes conjuguent en effet deux qualités très prisées par les consommateurs: ils sont très peu caloriques et riches en protéines. Ils sont également porteurs de Vitamines B, de minéraux comme le Fer, et d’acides gras essentiels. Leur teneur en protéines est d’ailleurs largement supérieure à celle des autres animaux. On estime que 10 criquets cuits, soit 20g, ont la même valeur énergétique que 110g de bifteck ! Pour aller plus loin sur les apports nutritionnels de ces petites bêtes, cliquez-ici.

Pour ceux qui ne seraient pas encore décidés à franchir le pas, des considérations écologiques pourront peut être les y aider.

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Manger des insectes : une solution crédible contre la famine

L’augmentation exponentielle de la population mondiale qui pourrait atteindre 9 milliards
d’habitants en 2050, puis 11 milliards en 2100, soulève de nombreuses problématiques auxquelles les différents experts de l’ONU tâchent de répondre. Parmi ces questionnements figure en tête de liste la question de la faim dans le monde.

Première chose à savoir, le taux de conversion de nourriture ingérée en viande est inégalé chez les insectes. A titre d’exemple on considère que pour 10kg ingurgités, les insectes produisent 9kg de viande contre :

  • 5 kg pour la volaille
  • 3 kg pour les porcs
  • 1 kg pour les bovins

Un impact direct sur l’écologie puisque l’on sait qu’on utilise aujourd’hui 70% des terres cultivables pour l’élevage.

Avec l’accroissement de la population, c’est une augmentation de 50 à 70% de la production agricole qu’il faudra envisager pour nourrir l’humanité. L’élevage d’insectes pourrait être une alternative crédible à l’élevage d’animaux en batteries. Premièrement parce que les insectes ont un taux de reproduction très court et très élevé ce qui ferait d’eux des réservoirs alimentaires naturels pour l’Homme. Et deuxièmement parce que la surface nécessaire à l’élevage d’insectes est nettement inférieure à celle du bétail.

Enfin dernier argument qui ravira toute personne intéressée par les problématiques écologiques, l’élevage d’insectes a un faible impact environnemental. Les gaz à effet de serre responsables du trou dans la couche d’ozone et du réchauffement climatique sont moins importants dans l’élevage d’insectes. Des chercheurs ont ainsi démontré que «produire un kilo de vers de farine entraîne l’émission de 10 à 100 fois moins de gaz à effet de serre que produire un kilo de viande de porc. », la preuve ici.

Des arguments qui nous amènent à reconsidérer notre refus catégorique d’ingurgiter des insectes dans un avenir plus ou moins proche. Si la question mérite réflexion pour tous les points positifs présentés ci-dessus, elle n’en reste pas moins épineuse à l’égard de la communauté vegan. En effet, ce régime alimentaire qui s’apparente même à un mode de vie à part entière refuse catégoriquement de s’alimenter à partir de substances animales. La polémique grandit déjà comme le montre la réaction d’une vegan sur la fabrication du chocolat.

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