Comment écrire un court-métrage ?

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Véritable exercice d’écriture et de style, le court-métrage est la voie royale d’accès au long-métrage. Avant d’espérer se faire repérer dans des festivals et décrocher une bourse d’écriture, d’aide à la production ou à la post-production, il convient de se former par l’écriture et de participer à des concours ou des marathons d’écriture comme au Festival International des scénaristes de Valence.

Écrire un court-métrage : créer avant d’écrire

De l’idée aux étapes d’écriture

Lorsqu’on écrit un scénario de court-métrage qui durera autour de 10 minutes, on ne se lance pas de but en blanc sur son traitement de texte pour écrire des dialogues.

Écrire un court-métrage c’est d’abord choisir un sujet, un univers, avoir une idée forte que l’on veut mettre en scène. Question utile : votre idée est-elle assez riche pour durer plusieurs minutes ?

Une fois qu’on peut résumer son film en une phrase (le pitch), on peut s’atteler à la rédaction du synopsis (résumé de l’histoire) avant de passer au séquencier (l’histoire sans les dialogues) puis au scénario (texte final).

Une écriture visuelle

Le scénario n’est pas un produit fini, c’est un matériau qui sera utilisé pour réaliser le film, pour interpréter l’histoire écrite et la transformer en images et en sons. Attention toutefois à ne pas y mettre d’indication de mise en scène du type « zoom sur la fenêtre du grenier ».

L’écriture de scénario est une écriture visuelle, c’est-à-dire qu’elle s’attache à montrer des actions et non pas à décrire les sentiments et les pensées intérieures comme le ferait un narrateur de roman.

Composition de la continuité dialoguée (ou scénario) :

  • Des intitulés de séquences : « Chambre à coucher / Int-Jour »
  • Des didascalies (descriptions, mouvements et actions) : LUCIE, jolie blonde d’une vingtaine d’années, parcourt le quai de la gare en trainant les pieds.
  • Des dialogues : veiller à être concis, à ce que chaque personnage ait une façon de s’exprimer

La création des personnages

Un personnage de fiction se compose de plusieurs dimensions. Il a une apparence physique, un passé, une façon d’être et de penser autant qu’une façon de s’exprimer.

Pour créer un personnage, il faut le penser dans sa totalité et répondre à des questions telle que :

  • Que veut-il le plus dans la vie ?
  • Jusqu’où est-il prêt à aller pour atteindre son objectif ?
  • De quelle façon réagirait-il s’il se passait tel événement ?
  • Quels sont ses rituels ?
  • Qu’est-ce qu’il aime manger ?

Un personnage de fiction doit pouvoir être aussi indépendant et vivant qu’une personne réelle pour qu’on ait envie de s’attacher à lui et de suivre son aventure. Pour préparer l’écriture pure et dure du court-métrage, il est donc nécessaire d’établir de véritables fiches d’identité de vos personnages.

Écrire un court-métrage : la structure

Un court-métrage se compose de 3 parties (début, milieu, fin), ce sont les 3 actes :

  • Acte 1 : Exposition. Qui est le personnage et que veut-il ? Qui est qui pour qui et pourquoi ? Il s’achève par l’élément déclencheur qui bouleverse la vie du protagoniste et le pousse à agir.
  • Acte 2 : L’action, les péripéties, et le climax (échelle de tension dramatique)
  • Acte 3 : Dénouement. Le personnage atteint-il son objectif ? Aura-t-il évolué grâce à cette histoire ?

Ce découpage dramatique correspond aussi aux prémices, au déroulement et au dénouement du théoricien du cinéma Jean-Marie Roth. Les actes sont régis par les 6 sixièmes. Chaque acte doit avoir un pourcentage de la totalité de l’histoire, dans l’ordre cela donne 1/6, 4/6, 1/6.

Tout comme les contes pour les enfants, il raconte l’histoire d’un personnage qui cherche à atteindre un objectif et qui met en place un plan d’action pour y parvenir tout en dépassant les obstacles qui se dressent sur son chemin.

Le personnage peut d’emblée savoir ce qu’il veut (être actif dès le début) ou voir son quotidien bouleversé par un élément impromptu qui le pousse à agir (un personnage passif reçoit un objectif).

La chute dans un court-métrage est capitale car le format exige que le film soit efficace. Que la fin soit ouverte (on ne sait pas vraiment comment l’histoire se termine ou ce qui arrive au protagoniste) ou fermée (il n’y a aucune question à se poser, l’histoire est close), la chute est une dimension très importante pour un court-métrage. Ce sera un gag final pour une comédie ou une surprise pour une enquête.

Les 2 meilleures écoles pour apprendre à écrire un court-métrage sont :

  • Regarder des courts-métrages
  • Lire des scénarios de courts-métrage

Écrire un court-métrage s’apprend, plus on écrit, plus on lit et plus on intègre le rythme et les codes propres à ce format. Des associations de scénaristes comme Séquences 7 permettent de faire lire son court-métrage par d’autres membres afin de progresser grâce à des retours d’écriture. C’est en forgeant qu’on devient forgeron.

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