Admirateur des tragédies grecques ou des comédies de boulevard contemporaines, vous aimeriez vous mettre à l’ouvrage ? Vous rêvez de devenir le prochain Tennessee Williams, Henrik Ibsen ou Eugene Ionesco ? D’une main, prenez une feuille et un stylo. De l’autre, faites défiler cet article à l’aide de votre souris. Et lisez nos 5 leçons pour apprendre à écrire une pièce de théâtre.
Préférer une méthode ou une autre
Au moment d’écrire une pièce de théâtre, donc de sélectionner un sujet sur lequel travailler, vous pouvez choisir entre deux options préalables :
- Inventer un récit à partir de rien, ce qui nécessite une grande réflexion avant de se lancer dans la rédaction de la pièce proprement dite ;
- Reprendre une histoire existante : vous pouvez vous baser sur un récit ou un roman, transformer l’un de vos propres écrits, ou même réadapter une pièce connue (pourquoi pas une nouvelle version du mythe d’Œdipe inspirée de Sophocle ?).
Se fixer sur un genre
Allez-vous écrire une comédie absurde façon La Cantatrice chauve de Ionesco, un drame historique comme Lucrèce Borgia de Victor Hugo, un vaudeville à la Musset ou un pastiche délirant dans le genre de Laurent Baffie ?
La question n’est pas anodine : quel sera le genre de votre pièce de théâtre ? Genre et sous-genre, les possibilités sont nombreuses et vont déterminer le style de votre œuvre. Ce choix découle naturellement du message que vous désirez transmettre au lecteur/spectateur, et des émotions que vous aimeriez produire chez lui.
Évitez les croisements génériques et les hybrides si vous débutez, et pensez que les contraintes liées au genre sont des fondations pratiques sur lesquelles vous allez pouvoir construire votre pièce et structurer votre pensée.
Écrire une pièce de théâtre, c’est d’abord la structurer
Si vous avez l’habitude de lire des pièces de théâtre ou d’assister à des représentations, vous savez sans doute déjà qu’une œuvre est habituellement structurée en 3 parties :
- L’exposition : elle met en place les éléments essentiels à la compréhension de la pièce par les lecteurs/spectateurs, à savoir le lieu (où ?), les personnages (qui ?), l’époque ou le moment (quand ?) et le sujet (quoi ?). Dans cette introduction, vous allez insérer en outre les prémisses des enjeux de votre pièce.
- L’action : elle rassemble les péripéties et les événements majeurs de la pièce, ainsi que les interactions entre les protagonistes. On nomme aussi cette partie le « nœud » parce qu’elle déploie les coups de théâtre ou rebondissements qui apportent un souffle nouveau au déroulement de l’action.
- Le dénouement : c’est la conclusion de la pièce. Selon le genre que vous avez choisi, ce dénouement sera plus ou moins heureux : enjoué et léger pour une comédie, dramatique et mortel pour une tragédie.
Sur la base de ce schéma, placez les éléments de votre récit dans les différentes parties que vous découperez ensuite en scènes. Chacune de ces scènes doit raconter une action donnée.
Travailler ses personnages
Contrairement à ce qu’il se passe avec le roman, écrire une pièce de théâtre en revient à faire passer la totalité ou presque des informations, émotions et enjeux par les dialogues. C’est pourquoi il est indispensable de travailler ses protagonistes pour que leurs comportements et leurs déclamations soient les vecteurs du sens de votre œuvre.
- Créez une fiche pour chacun de vos personnages, avec des détails biographiques, des éléments de caractère, etc. Ces détails n’apparaîtront pas nécessairement dans la pièce, mais ils vous aideront à donner de l’épaisseur aux protagonistes.
- Concentrez-vous sur les dialogues, qui sont la colonne vertébrale de votre texte. Par le biais des mots parlés, donnez de la consistance à vos personnages, faites-les interagir, et voguer entre dialogues et monologues.
- Ne négligez pas les personnages secondaires, indispensables au bon fonctionnement rythmique d’une pièce de théâtre.
Développer sa mise en scène
Les didascalies : c’est un terme qui vous rappelle les cours de français à l’école ? Ces indications scéniques sont indispensables pour écrire une pièce de théâtre, puisqu’elles sont le seul moyen de communiquer sur le cadre du récit et sur les mouvements et gestes de vos personnages.
Certes, le travail de mise en scène appartient … au metteur en scène ! Il n’empêche que vous devez transmettre votre propre idée du cadre, aussi simple soit-il. Et pensez à ces lecteurs qui ne verront pas la pièce sur scène. Les didascalies permettent par d’exemple d’indiquer l’entrée ou la sortie d’un protagoniste, un changement de décor, une action précise, etc.
Avec ces 5 leçons, vous voilà prêt à écrire une pièce de théâtre ! Pour en savoir plus, jetez un œil sur ce lien qui vous suggère des ressources bibliographiques précieuses.