Pokémon GO, quand de nouveaux jeux naissent pour une nouvelle jeunesse

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Pokémon Go. On peut aimer ou détester. On peut avoir 3 ans ou 99 ans. Vivre au Cambodge ou en Alaska. Une certitude est bien là : nous en avons tous entendu parler. Il s’agit d’un jeu en réalité augmentée, développé par les sociétés japonaises The Pokémon Company et Niantic. Sorti en juillet 2016 sur toutes les plateformes iOS et Android, le jeu ne cesse plus depuis de faire parler de lui. Et le moins qu’on puisse dire c’est que s’il rassemble les joueurs, il divise aussi les opinions !

Du plaisir et de la nostalgie

On le sait, les Pokémons sont de petites (et grosses) bestioles imaginaires qu’il faut capturer à l’aide de petites boîtes rondes appelées Pokéballs. On le sait parce que ça n’a rien de nouveau ! La franchise, créée par le Japonais Satoshi Tajiri en 1995, a très vite proliféré dans le monde entier sous forme de mangas, de dessins animés, de jeux vidéo, de produits dérivés…

Si bien qu’aujourd’hui, la masse des joueurs potentiels pour Pokémon Go est à la fois représentée par la jeunesse d’aujourd’hui, à qui s’adresse logiquement ce concept tout public, facile d’accès et divertissant, et par la jeunesse d’hier, ou du moins une partir d’entre elle.

Cette dernière en effet, poussée par la nostalgie de ces années durant lesquelles les Pokémons évoluaient sur les petits écrans noir et blanc de nos Gameboy, ces années où les cours de récréation étaient remplies d’enfants qui évoluaient dans l’univers Pokémon, cette jeunesse nostalgique donc, retrouve partiellement, et même peut-être un peu plus, le goût de ces plaisirs passés.

En quelques semaines, ce sont quelques 100 millions de téléphones qui se sont connectés à Pokémon Go. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, des groupes de personnes, yeux rivés sur leur écran de téléphone, ont commencé à se réunir dans les endroits les plus insolites un peu partout dans le monde.

Ici, des bandes de jeunes se mettent à envahir une plage, là, un hôtel est pris d’assaut par des joueurs frénétiques, ailleurs encore, c’est un coin de rue qui devient le repère de ces incorrigibles accros. La presse s’est même emparée du sujet à plusieurs reprises. L’armée perturbée par la prolifération des Pokémons sur les terrains d’entraînement et dans les baraquements ! Central Park théâtre d’une émeute suite à la découverte d’un Pokémon rare ! Ou encore ceci !

Bref, on ne finit plus d’en entendre parler. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la stratégie Marketing adoptée par l’entreprise a porté ses fruits ! User d’un média aussi expérimental était pourtant un pari risqué. Le succès phénoménal engendré par Pokémon Go laisse présager qu’un tournant est sur le point de s’opérer dans l’Histoire de la culture vidéoludique. Et ce n’est pas au goût de tout le monde.

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De l’agacement et des sceptiques

Si l’équivalent d’un dixième des possesseurs de smartphone de la planète a immédiatement répondu à l’appel du Pokémon, il reste malgré tout un bon nombre de personnes qui n’y croient pas. Et pour elles, c’est agaçant. Pour certaines, c’est même beaucoup plus que ça.

Certains voient dans Pokémon Go comme le symptôme révélateur d’une société malade, rien que ça. Parce qu’une large portion de la jeunesse dans les pays développés passe plus de temps à s’occuper de petites bêtes fictives sur un écran qu’à se préoccuper de la misère dans le monde. Parce que le temps passé à chercher des Pokémons est perçu par certains comme rien de moins qu’une perte de temps.

Ces opinions tranchées sur le sujet sont elles-mêmes révélatrices d’un écart éternel, non seulement entre les générations, mais aussi entre les personnalités. Pendant longtemps, on a considéré que l’ère du numérique appartenait aux enfants, et ce pour une excellente raison : tout simplement parce que tout ce que le numérique et l’audiovisuel peuvent offrir de divertissant, ce sont les jeunes qui en ont bénéficié au moment de la naissance du jeu vidéo.

Seulement voilà, ces enfants ont grandi. Or, on ne peut que constater qu’en grandissant, ces poignées de générations ont emmené avec elles le plaisir de ce nouveau média. Il n’est pas rare aujourd’hui d’apprendre qu’un collègue de travail âgé de 35 ans joue encore aux jeux vidéo. Cette mutation dans nos sociétés, certains l’interprètent comme un signe de puérilité.

Que l’on leur donne raison ou non, une chose est certaine : la folie engendrée par Pokémon Go prouve que le jeu vidéo a encore très, très beaux jours devant lui.

 

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