Quels sont les symptômes de la maladie d’Alzheimer ?

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Tout le monde connaît une personne âgée qui perd un peu la tête, qui répète souvent les mêmes choses. Il ne s’agit pas seulement d’un symptôme de vieillesse ou de sénilité, mais très probablement de la maladie d’Alzheimer qui touche aujourd’hui plus de 800 000 personnes en France.

Les notions de base sur la maladie d’Alzheimer

Définition de la maladie d’Alzheimer

La maladie d’Alzheimer est la forme de démence la plus connue, c’est une maladie du cerveau. Elle a été décrite par le psychiatre et neurologue allemand Alois Alzheimer en 1906.

Pour la plupart des gens, la maladie d’Alzheimer se résume à la perte de la mémoire, à des gens qui radotent et qui n’emmagasinent plus de souvenirs de la mémoire à court terme. En réalité, elle affecte les fonctions cognitives au sens large et peut aussi entraîner des troubles au niveau affectif et comportemental. Pour mieux gérer cette maladie, il faut apprendre bien plus que ses symptômes et ses effets.

La maladie est généralement diagnostiquée à partir de 65 ans mais des cas de maladie précoce sont possibles autour de 50 ans.

Le diagnostic repose sur 3 éléments principaux :

  • L’interrogatoire
  • Des tests neuropsychologiques
  • La détection dans le cerveau d’une atrophie corticale qui touche les régions de la mémoire

Les signes avant-coureurs d’Alzheimer

Quand un malade souffre d’Alzheimer, plusieurs signes viennent troubler son quotidien.

Les tous premiers symptômes de la maladie d’Alzheimer permettent généralement de prendre la décision de consulter un spécialiste.

Ce qui apparaît en premier :

  • Perte de mémoire épisodique
  • Actes inconscients tels que la perte d’objets
  • Perte de repaires spatiaux dans un lieu qu’on connaît

Symptômes d’Alzheimer : qu’est-ce qui change ?

Les symptômes cognitifs

La maladie d’Alzheimer a pour symptôme d’altérer le processus d’acquisition des connaissances d’une part, mais aussi de leur restitution d’autre part.

Quels sont ces troubles ?

  • Troubles de la mémoire : tous les types de mémoire sont touchés, cela se caractérise par un oubli progressif des concepts, des procédures, des informations nécessaires à la réalisation de certaines tâches, ainsi que les souvenirs lointains
  • Troubles du langage : le vocabulaire s’appauvrit, la personne utilise un petit nombre de mots avec des intonations différentes jusqu’à ne plus parler du tout
  • Troubles des gestes : petit à petit les gestes automatiques et répétés depuis des années sont oubliés et rendent difficile la réalisation des petits gestes du quotidien
  • Troubles de la reconnaissance : c’est l’incapacité à reconnaître des visages connus ou des textures et des objets. L’agnosie touche tous les sens et peut donner lieu à un oubli total de l’identité du malade
  • Troubles des fonctions exécutives : Alzheimer trouble la concentration, la planification et le raisonnement

Symptômes comportementaux

La maladie d’Alzheimer peut entrainer des troubles comportementaux de deux types :

  • Des troubles affectifs et émotionnels
  • Des troubles du comportement.

Les troubles affectifs

L’humeur des malades n’est pas au beau fixe, ils peuvent aller très bien (voire trop bien) ou très mal par phases plus ou moins longues.

Ils peuvent être sujet aux afflictions suivantes :

  • L’anxiété : un état de peur ou d’inquiétude se manifeste pour des motifs jusque là non anxiogènes
  • L’apathie : une perte notable de motivation et de goût pour la vie
  • L’euphorie : un sens de l’humour déplacé, le rire facile à la moindre occasion
  • La dépression : c’est une tristesse qui s’accompagne de la dévalorisation de soi et d’un certain pessimisme

Les troubles du comportement

  • L’agressivité : un malade ne pèse plus ses mots, il est en colère contre lui-même et contre la maladie, et cette colère s’étend à ceux qui l’entourent. Il peut aussi ne pas le faire sciemment et son instinct de survie le fait agir de façon abrupte.
  • Les comportements moteurs aberrants : ce sont des activités insensées et répétitives que le malade peut faire pendant des heures. Il pourra ouvrir et fermer une porter, faire et défaire un ouvrage.
  • Les troubles du sommeil : insomnie ou grand besoin de sommeil
  • Les troubles de l’alimentation : peu ou pas d’appétit ou boulimie
  • La désinhibition : il perd les limites et peut se mettre à parler de sexe ou à ne plus avoir un comportement approprié en société
  • Hallucinations

Le quotidien se voit bouleversé

Petit à petit, le malade ne peut plus assumer les tâches qui lui étaient allouées de la liste de courses aux comptes du foyer. Il devient de plus en plus lent pour effectuer des actions du quotidien. La perte d’autonomie touche par exemple la toilette et l’habillement. Le malade aura besoin d’une aide pour se laver, choisir ses vêtements et les mettre. Il se passe le même phénomène pour les repas, le sujet ne sait plus comment tenir son couteau pour couper sa viande et a besoin qu’on lui prépare son assiette.

Par exemple, un malade pourra mettre tripler le temps pour se raser ou se doucher, les actions mécaniques devenant difficiles pour quelqu’un qui se demande comme on règle l’eau chaude ou comment on démonte son rasoir.

Inévitablement, plus le temps avance et plus le malade perd en autonomie.

Comment vivre avec Alzheimer ?

Un malade va se sentir partir, et c’est là tout le drame : être conscient de sa décadence. Les phases de déprime sont normales. Il faut s’inquiéter quand le stade de la dépression est atteint, ce qui peut nécessiter un accompagnement psychologique ou un soutien par des médicaments.

Et l’entourage dans tout ça ?

L’entourage souffre également de l’état de santé de la personne malade. Outre le deuil du passé et de l’avenir qui ne sera plus jamais comme avant, les proches doivent redoubler d’effort pour aider le malade à se maintenir.

Quelques conseils à appliquer au quotidien :

  • Continuer à faire des choses ensemble
  • Stimuler par des jeux à deux
  • Prendre le temps d’écouter et de parler avec le malade
  • Se changer les idées
  • Ne pas se morfondre
  • Veiller à avoir une alimentation équilibrée

Le maintien à domicile

La perte d’autonomie peut être retardée et le malade maintenu à son domicile grâce aux aidants.

Il est conseillé de faire appel à des aides à domicile pour assurer la toilette et certaines tâches ménagères. L’entourage, et les conjoints, sont souvent habités d’un sentiment de culpabilité or il est naturel de demander de l’aide pour mieux vivre.

Quand la maladie est à un stade trop avancé et que l’entourage s’épuise, il est temps de penser à une prise en charge plus lourde.

Ce n’est pas parce que la maladie est entrée dans votre vie que la vie s’arrête. L’important est le soutien que vous apportez au malade en prenant en compte les symptômes de la maladie d’Alzheimer : ce n’est pas lui qui agit, c’est la maladie. Si cette malade n’a jusqu’à aujourd’hui aucun traitement véritable, il faut tout mettre en œuvre pour en atténuer les symptômes et garder le contrôle sur la vie.

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