L’histoire des vins de Bourgogne est intéressante sous bien des domaines. En général, l’univers de l’œnologie est chargé d’anecdotes, il faut dire que les Hommes cultivent la vigne depuis la nuit des temps (on retrouve, dans certaines régions, des traces de viticulture datant de la préhistoire), mais penchons nous sur celle du Bourgogne.
La période Antique et l’arrivée des moines en Bourgogne
Les vignes que nous connaissons aujourd’hui en Bourgogne datent du premier siècle avant JC. Les élites galloises et romaines y ont planté des pieds venant d’Italie, et ont commencé à cultiver les terres. Très vite, le vin trouve preneurs, et s’invite sur les tables des notables de l’époque. On trouve même la trace de textes vantant la qualité du Bourgogne dès le IVe siècle!
Cependant, c’est au Moyen-âge que le Bourgogne prend son essor. C’est à cette période que l’Eglise fait le choix d’acheter des terres, et d’y cultiver la vigne afin de fournir les lieux de culte en vin de messe. En raison de nombreuses invasions barbares, des moines venus de tous les horizons sont donc protégés en Bourgogne, au sein d’abbayes érigées afin de protéger les reliques et leurs moines protecteurs des Vikings et autre envahisseurs.
Le temps non occupé à la prière est réservé à des activités agricoles, et petit à petit, les moines vont développer de véritables structures viticoles.
La noblesse et le vin
Dès le XIVe siècle, les grands Ducs de Bourgogne cherchant à investir et à faire prospérer leur activités commerciales, voient dans le vin de Bourgogne un produit luxueux susceptible de s’échanger avec l’extérieur. Naissent alors de nombreux contrats, accords et ententes commerciales au sujet du vin. L’ordonnance de Philippe Le Hardi est parfois considérée comme l’une des premières Appellations d’Origine Contrôlée!
Celle-ci aura une telle renommée que le vin de Bourgogne sera apporté aux tables des puissants de l’époque: la Cour du Roi de France, et les repas du Pape, qui siégeait à l’époque à Avignon.
Au XVIIe siècle, la noblesse et la Cour du Roi commencent à bouder le vin rouge au profit du Champagne, plus festif. Mais lorsque Napoléon prend le pouvoir, c’est le Bourgogne qu’il choisit d’apporter à sa table. L’empereur était un grand amateur de Chambertin.
Après son exil sur l’île d’Elbe, il goutera d’ailleurs avec délectation un Mercurey, et relatera dans ses Mémoires l’anecdote du vigneron: Un vigneron n’ayant pas débouché de bouteille de Mercurey prestigieuse, affirmant que celle-ci n’était destinée qu’aux grandes occasions! Grandes Occasions dans lesquels la venue de l’empereur déchu ne faisait visiblement pas partie selon lui.
L’époque moderne et le Bourgogne AOC
C’est en 1929, au moment de la grande Crise économique, et après la Seconde Guerre Mondiale et le démantèlement et la vente de nombreuses parcelles viticoles, que, pour faire face à des contrefaçons nombreuses de vin de Bourgogne, des Bourguignons décidèrent de certifier la provenance et le savoir-faire de leur vin. En 1935 et 1936, le système AOC pour Appellation d’Origine Contrôlée voit le jour.
Aujourd’hui, certaines bouteilles comme celles des Hospices de Beaune peuvent être admises aux enchères à des prix très élevés. Le vin de Bourgogne, de l’Antiquité à nos jours, a donc évolué, créant avec lui des systèmes et mouvements économiques et juridiques encore employés à l’heure actuelle.